Cycles parallèles

Cinéma portugais contemporain

Il n’est pas facile de définir le cinéma portugais, car il s’agit d’un cinéma fait de mouvements, de mélanges, de pratiques artistiques hybrides, et en même temps, d’un cinéma influencé par des personnes venues de l’extérieur ou bien parties vivre à l’étranger. Parler de l’existence d’un cinéma portugais, avec certaines caractéristiques spécifiques, conduit donc à une impasse. Ce qui est certain c’est que le cinéma portugais cherche à transgresser les normes et les formats dans chaque film et chez chacun de ses auteurs.

logo IndieLisboaDans les années 1990, après la première mondiale à Paris de la version restaurée du film de Manuel de Oliveira Douro, Faina Fluvial, le directeur de la Cinémathèque Française avait déclaré que le cinéma portugais ne se définissait pas par des modes mais plutôt qu’il possédait une consistance capable de résister à toutes les modes, comme le cours d’un fleuve ne pouvant être arrêté qu’après avoir atteint la mer.

De fait, les grands festivals ont accompagné au fil des décennies le cinéma portugais, surtout à partir des années 1960 et aujourd’hui avec l’émergence de nombreux nouveaux auteurs au XXIe siècle. Récemment, Paolo Moretti, directeur de la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes, affirmait : “En tant que programmateur, il est très difficile de sélectionner des films portugais, parce qu’on pourrait faire une grande partie du festival seulement avec eux”.

Eminemment subjectif, le programme que nous présentons n’a pas de visée historique. Il constitue un regard sur le panorama contemporain du cinéma portugais, centré sur un groupe hétérogène de cinéastes, hommes et femmes, qui travaillent le cinéma comme s’ils travaillaient des matériaux dans une fabrique. D’où la sélection du film L’Usine de rien de Pedro Pinho, qui mêle comédie musicale, documentaire et fiction pour aborder le thème du travail. Son univers renvoie à l’expérience récurrente de la crise économique au Portugal, également présente, dans une perspective plus individuelle, dans Contre ton cœur de Teresa Villaverde.

Bostofrio de Paulo Carneiro raconte également une histoire personnelle se déroulant dans un village portugais un peu perdu. Quant au film O Fim do mundo de Basil da Cunha, il nous plonge de manière flamboyante dans les soubresauts des quartiers périphériques de Lisbonne. Et en parlant d’excès, Gabriel Abrantes, peut-être l’artiste-réalisateur le plus loufoque de sa génération, clône notre meilleur joueur de foot pour créer une fable à base de chiens roses et poilus dans Diamantino.

Le programme de courts-métrages montre des cinéastes émergents tels Marta Mateus, Leonor Noivo et Clara Jost, capables de créer un cinéma de pensée et d’action, centré sur l’intégrité de la personne. Pour conclure, Jorge Jácome a conquis sa place en très peu de temps. Il est déjà représenté dans la prestigieuse collection de DVD Criterion, ce qui est une réussite peu habituelle pour un cinéaste si jeune.

  • Miguel Valverde, Programmateur et directeur du festival IndieLisboa

Temps forts

Rencontre autour du cinéma portugais contemporain
IndieLisboa

Rencontre autour du cinéma portugais contemporain

Après 18 éditions, IndieLisboa est devenu l’un des festivals de cinéma indépendant les plus importants d’Europe. En ouverture du cycle, n...Lire la suite

La Cave Po'

Le 03 octobre 2021 à 18:00
Rencontre avec Ana Luísa Amaral
La Cave Po'

Rencontre avec Ana Luísa Amaral

À l’occasion du cycle sur le cinéma portugais contemporain, la poétesse Ana Luísa Amaral, qui vient tout juste de recevoir le Prix Reina So...Lire la suite

La Cave Po'

Le 09 octobre 2021 à 21:00