Cycles parallèles

Día del cine

En 2021, le Ministère de la culture espagnol a instauré le 6 octobre comme la Journée du cinéma espagnol. Cette journée vise à célébrer les grandes figures du patrimoine cinématographique national. Nous rendons hommage au réalisateur Juan Antonio Bardem dont on fête cette année le centenaire de la naissance.

Hommage. Juan Antonio Bardem

Photo de Juan Antonio BardemPour la Journée du cinéma espagnol, le festival rend hommage au réalisateur Juan Antonio Bardem, dont on célèbre le centenaire de la naissance. Fils de comédiens et oncle du célèbre acteur Javier Bardem, Juan Antonio Bardem (1922-2002) est l’auteur d’une vingtaine de films. Le jeune Bardem se destinait à la carrière d’ingénieur avant d’intégrer la première promotion de l’IIEC, l’École nationale de cinéma, à la fin des années 1940. Il y rencontre le cinéaste Luis García-Berlanga avec qui il va réaliser Esa pareja feliz (1951) et révolutionner le cinéma espagnol en y introduisant des germes de modernité (thématique néoréaliste, montage soviétique, audace formelle wellesienne) comme des éléments issus de la culture républicaine (tradition théâtrale populaire du sainete). À partir de l’excellent Cómicos (1954), Bardem va connaître son heure de gloire, tout d’abord comme critique, puis comme auteur avec une série de titres – Muerte de un ciclista (1955), Calle Mayor (1956), Nunca pasa nada (1963) –, qui feront de lui un des réalisateurs les plus en vue, régulièrement primé dans les grands festivals. Formellement avancés, axés sur des conflits existentiels, ces drames s’emploient à disséquer les mœurs de la bourgeoisie. Ils lui vaudront, au même titre que son appartenance au Parti Communiste, d’être incarcéré à plusieurs reprises. Constamment en butte à la censure franquiste, Bardem cherchera dans les années 1960 et 1970 à faire vivre son cinéma dans des films historiques ou de genre, au risque de voir son style se faire plus commercial. Cela ne l’empêchera pas de revenir avec des œuvres audacieuses et en prise directe avec la société espagnole, comme El puente (1977), sans doute son dernier grand film, érigé en pamphlet contre les dérives sociales et les trahisons politiques liées à la Transition démocratique.

Asier Gil Vázquez

Asier GilLes films de Juan Antonio Bardem seront accompagnés par l’historien du cinéma Asier Gil Vázquez, professeur à l’Université Carlos III de Madrid et membre du groupe de recherche TECMERIN (Televisión-Cine: Memoria, Representación e Industria). Ses recherches portent sur les traditions d’interprétation du cinéma espagnol.

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